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  • Photo du rédacteurStefan Chapel

Quelle part de son patrimoine consacrer aux pièces en métal précieux ?


Il n'y a pas de "bonne réponse" unique à cette question, et cela dépend bien entendu de ses propres projets, de la structure de patrimoine, de son âge, de son aversion au risque, etc...


L'investissement en métal précieux est au moins aussi risqué qu'un investissement en actions. La volatilité du prix des métaux précieux est même supérieure à celle des indices boursiers, et il y a très peu de métaux précieux différents (Argent, Or, Platine, Palladium) sur lequel il y a un marché. Les pièces de monnaie sont essentiellement émises en argent et en or. Il y a quelques specimens de pièces en Palladium et en Platine, mais le choix est peu profond et la fiscalité peu attractive.


Il est fréquent de voir (notamment après des périodes de forte hausse) l'or ou l'argent perdre 30% à 50% de sa valeur en l'espace de quelques trimestres (comme en 2008, puis en 2012-2013). Certaines années a contrario ces deux métaux montent de plus de 25-100%, comme en 2005, 2009, 2010 puis 2011.


Les métaux précieux sont donc environ 5 fois plus volatils que le marché immobilier (rare de dépasser +/-10% par an sur ce marché), et plus volatils qu'un portefeuille action diversifié (rare de dépasser -30%/+30% sur une année sur un portefeuille action). L'argent est quant à lui de 1.5 à 2 fois plus volatil que l'or, mais il lui est très corrélé (c'est à dire qu'ils ont tendance à monter ou baisser en même temps). Le mieux est d'avoir un mix entre de l'argent et de l'or, avec un biais pour l'or car il est plus facile à stocker et à revendre, surout pour des montants importants.


Cette grande volatilité pourrait paraître un grand handicap, rendant cet actif très risqué et peu propice à l'investissement. En réalité c'est plutôt son principal atout. Avec de l'or qui a pris 50% lors de la crise des subprimes et 100% pour l'argent, il suffit d'en avoir 10-20% de son patrimoine pour immuniser très largement son patrimoine des dépréciations lors des crises. Le corollaire à cela, c'est qu'il faut revendre une bonne partie de ces métaux précieux durant la hausse, car leur baisse post crise est quasi certaine.


Une façon de faire est de maintenir un plafond en % du patrimoine sur ces métaux précieux (CF le paragraphe suivant): mécaniquement revendre le surplus au dessus de ce plafond dans la hausse. Et ensuite racheter quand le montant sera significativement en dessous de ce plafond (dans la re-descente).


Pour des investisseurs ayant un portefeuille boursier, et des biens immobiliers, par exemple, une valeur d'environ la moitié du portefeuille boursier et du quart des biens immobiliers, dans la limite de 15-20% de son patrimoine, parait tout à fait raisonnable. Et même quasi obligatoire si vous ne voulez pas voir votre patrimoine subir des pertes de 15-20% lors de la prochaine crise économique (ce qui sera probablement le cas par exemple avec un mix de patrimoine actions/immobilier).

Et si vous n'avez aucune action, ni aucun immobilier, mais plutôt des liquidités / assurance vie, c'est sans doute que vous avez une aversion au risque importante. Dans ce cas je ne vous conseille pas de dépasser 5% de votre patrimoine. Et réfléchissez surtout à la composition de votre patrimoine: êtes vous vraiment certains qu'il soit "sans risque" ? Je dédierai plus tard un post entier sur ce sujet. Le risque n'est pas forcément là où on le croit.


Comme indiqué dans un autre post, les métaux précieux sont un des très rares actifs "valeur refuge", anti-corrélés aux autres actifs classiques (actions et immobiliers). Les obligations d'Etat et certaines monnaies (Francs Suisse et Yen) sont également des valeurs refuges, mais leurs mouvements dépassent rarement un dizaine de % sur un an, et il en faut beaucoup pour contre-balancer la dépréciation des autres actifs. De plus, avec des taux obligataires actuellement proches de zéro, l'effet valeur refuge sera très peu prononcé durant les années à venir, car il est difficile de rester longtemps sur des taux significativement négatifs (l'augmentation de valeur des obligations d'Etat sera très mesurée).



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